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Bienvenue à nouveau sur le blog Coeur Aidant ! Comme ce n'est pas la 1ère fois que vous venez ici, vous voudrez sans doute lire mon livre qui vous explique les 7 clés indispensables pour s’autoriser à prendre soin de soi tout en aidant un proche cliquez ici pour télécharger le livre gratuitement ! 🙂
Introduction
Si vous accompagnez un proche chaque jour, que ce soit en raison de l’âge, d’une maladie, ou d’un handicap, vous considérez probablement cette assistance comme une démarche normale et naturelle. Il se peut que vous n’ayez pas encore réussi à vous reconnaître en tant qu’aidant, pour ainsi pleinement accepter ce rôle. Selon le baromètre des aidants de la Fondation April, 48 % des aidants se considèrent d’ailleurs comme tels.
Pourtant, vous, tout comme les 11 millions d’aidants en France, vous avez le droit à un accompagnement pour comprendre votre mission de proche aidant. Ce processus débute avec une prise de conscience de votre situation, pour vous permettre de solliciter de l’aide.
Avant de détailler comment se reconnaître comme aidant, il est important de comprendre que cet article ne couvre pas la situation spécifique des aidants familiaux qui entrent dans un cadre professionnel en devenant employés de leur proche, percevant ainsi une rémunération pour les services d’assistance à domicile qu’ils fournissent.
L’approche de cet article, est axé sur l’aidant non professionnel. Ainsi, si vous l’êtes, il est essentiel de s’identifier en tant que tel, si vous souhaitez assumer efficacement cette fonction ? Quelle importance cela revêt ? De quoi vous avez besoins pour atteindre cette reconnaissance ? Et, enfin, quelles ressources sont à votre disposition ?
Note : Ayant moi-même accompagné ma mère pendant 8 ans après son AVC, je n’ai réalisé que j’étais aidante que deux ans après son décès. Cette prise de conscience tardive m’a fait comprendre que j’aurais pu bénéficier de soutiens précieux, comme le café des aidants ou la ligne d’écoute d’Avec Nos Proches, entre autres. Mon objectif aujourd’hui est de vous transmettre un maximum d’informations pour vous épargner ces moments d’incertitude et vous permettre de saisir pleinement l’opportunité et la valeur des ressources disponibles pour les aidants.
Note : Selon le baromètre de la fondation April 2021 « 1 Français sur 5 : c’est la proportion d’aidants en France qui déclare apporter bénévolement de l’aide à un ou plusieurs proches en situation de dépendance. 48 % des aidants se considèrent d’ailleurs comme tels aujourd’hui, une proportion nettement plus forte qu’en 2020 (+ 9 pts) même s’il reste du chemin à parcourir pour que l’ensemble des aidants puisse se reconnaître dans ce rôle : sans cette reconnaissance, il est difficile d’aller chercher de l’information ou demander de l’aide. »
Chapitre 1 Pourquoi et quelle est l’importance de se reconnaître comme aidant ?
Construire votre identité d'aidant
Tout d’abord, la relation aidant-aidé peut commencer à se concevoir à l’esprit dès qu’un diagnostic est établi pour votre proche (qu’il s’agisse d’une maladie, d’un handicap) ou qu’une perte d’autonomie est évaluée. Ensuite, être un aidant efficace nécessite une compréhension approfondie de votre rôle, vous permettant ainsi de solliciter et d’accueillir l’aide nécessaire.
Définition à retenir : L’aidant familial est cette personne non professionnelle qui apporte un soutien essentiel à un proche en situation de dépendance, offrant une aide multiforme et régulière. Cette aide couvre les soins, l’assistance dans les activités quotidiennes, et l’accompagnement psychologique, face à des défis liés à des handicaps, maladies, l’âge, ou des accidents.
Note : La charte européenne de l’aidant familial, dans son article n°1 et avant-propos, offre une définition détaillée, disponible via ce lien.
Ainsi, définir le type d’aidant que vous souhaitez être, le niveau d’engagement dans les tâches, et la fréquence de votre implication, est primordial pour forger votre identité d’aidant.
Il est également légitime de choisir de ne pas endosser ce rôle. La charte européenne de l’aidant familial souligne que les droits des aidants “doivent leur permettre un choix éclairé de devenir ou non aidant en accord avec la personne aidée.”
Alors, pour ceux en phase de découverte de leur rôle d’aidant et désireux d’approfondir leur compréhension, vous pouvez lire l’article “Êtes-vous aidant sans le savoir ? Découvrez-le !” Ensuite, un autre enjeu est de trouver véritablement votre place en tant qu’aidant ?
Trouver votre place auprès des soignants et de votre aidé
Établir une relation harmonieuse, tout en prévenant ou en apaisant les conflits avec les soignants et votre proche aidé, est essentiel. Au cœur de cette dynamique, la confiance mutuelle est une notion clé, surtout à domicile où il n’est pas possible d’assumer toutes les tâches seul. Déléguer en toute confiance est donc indispensable.
Naturellement, chaque relation entre l’aidant, l’aidé et le soignant est unique et se caractérise par sa propre singularité.
Dans son ouvrage, À l’écoute des proches aidants, Hélène Viennet, psychanalyste, souligne : “A travers l’écoute et la reconnaissance accordées par les professionnels aux proches, non seulement peut s’installer une relation de confiance, mais aussi s’affirmer la légitimité des intervenants au domicile aux yeux des proches, qui petit à petit les laisseront entrer, dire et transmettre leur savoir. Les proches considéreront alors les soignants non pas comme étant dans une rivalité de savoirs mais dans une complémentarité. Et c’est bien cette relation ainsi déployée qui permettra aux proches d’accepter l’aide des professionnels à domicile.”
Ainsi, grâce à cette relation de confiance avec les soignants, vous trouverez votre place d’aidant.
Bien que l’exemple du domicile soit privilégié ici, il est important de noter que le rôle d’aidant continue, que votre proche se trouve à l’hôpital ou résidant dans une institution telle qu’un Ehpad.
Note : Pour approfondir notre réflexion, je souhaite partager avec vous un commentaire pertinent d’Hélène Viennet sur LinkedIn, en réponse à cet article du blog :
« Merci Cassandre pour votre bel et si précieux article.
Oh comme il est difficile de se reconnaître aidant oui, mais être aidant n’enlève rien au proche au contraire peut être.
Devenir, proche aidant c’est tout à coup avoir une place autre et pouvoir aussi en ressentir une petite fierté. L’accompagnement vient ouvrir l’horizon à une part méconnue de l’autre et de soi-même.
Mais surtout entendons qu’il n’y a pas d’un côté la personne aidée et de l’autre les proches aidants. Non, il y a la maison envahit par la maladie, le handicap, les troubles divers. Ces altérations affectent tous les membres de la maison et même l’entourage. C’est pourquoi je parle maintenant de premier cercle des aidants et du deuxième et troisième cercle qui prennent « suffisamment bien » soin les uns des autres.
En effet, le proche « suffisamment bon » est celui qui supportera une part d’incompréhension, d’imperfection, d’inadéquation… mais qui sera toujours accueillant à ce qui s’exprime avec le corps et les mots chez l’autre. » soyons les proches aidant des uns et des autres.
Merci Cassandre pour tous les conseils que vous prodiguez.
Hélène Viennet »
Chapitre 2 De quoi avez-vous besoin pour vous reconnaître comme aidant ?
Reconnaissance par la Société
La Journée Nationale des Aidants (JNA), célébrée chaque 6 octobre depuis 2010, est une initiative du Collectif Je t’aide. Elle constitue un événement phare pour accroître la visibilité des aidants et leur rendre hommage. Entre le 1er septembre et le 30 novembre, une multitude d’événements (conférences, ateliers de détente, massages, sessions de sophrologie…) sont organisés pour favoriser le bien-être des aidants. Pour découvrir le programme des prochaines sessions JNA, visitez le site officiel.
Mais l’engagement d’être aidant s’étend toute l’année, de ce fait c’est quotidiennement que la société devrait multiplier la visibilité des actions auprès des aidants. Vous pouvez retrouvez un calendrier d’actions pour les aidants sur maboussoleaidants.fr.
Reconnaissance par les Professionnels
Les professionnels (assistants sociaux, auxiliaires de vie, professionnels de santé, etc.) jouent un rôle important dans l’accompagnement des aidants. Malgré des ressources souvent limitées, leur formation devrait les équiper pour identifier et appréhender le rôle des aidants familiaux, les épauler et les informer sur leur position. L’échange de savoirs et une formation dédiée aux professionnels sont fondamentaux pour améliorer le soutien aux aidants non professionnels, rendant leur engagement plus aisé.
Note : L’étude « État des lieux de l’accompagnement des aidants par les professionnels de santé« , menée dans le contexte du projet Prévention Proche Aidant par l’association Avec Nos Proches avec le soutien de Klesia, a recueilli les avis de plus de 631 professionnels de santé. Les résultats montrent notamment que 89% des professionnels souhaitent être davantage informés sur l’expérience vécue par les aidants, et 99% expriment le désir de mieux connaître les solutions existantes pour soutenir les aidants.
Reconnaissance personnelle et acceptation de votre rôle
L’acceptation de votre rôle d’aidant dépend aussi de votre expérience personnelle, de votre histoire familiale, et de vos valeurs. Aucun jugement extérieur ne devrait influencer cette décision fondamentale. Que vous embrassiez ce rôle de manière volontaire ou sous contrainte, la réception de soutien efficace exige votre adhésion complète à l’assistance proposée. Ce processus d’acceptation est profondément personnel, évoluant selon un rythme qui vous est propre.
Chapitre 3 Choix du Terme « Aidant » pour se Définir
Certains d’entre vous expriment une réticence envers le terme « aidant ». Cette perspective est partagée par Hélène Viennet, qui, dans son ouvrage À l’écoute des proches aidants, souligne ses réserves. Toutefois, le terme « aidant » a le mérite de rassembler sous une même bannière ceux qui, grâce à cela, peuvent être reconnus, accéder à des droits spécifiques et recevoir le soutien adéquat.
Il est possible d’adopter le terme « aidant » dans un contexte administratif, assurant ainsi la reconnaissance de vos droits.
Et puis, dans le domaine privé, laissez libre cours à votre créativité pour vous définir : cœur aidant, cœur aimant, aimant familial, proche aimant… Le choix du terme est vôtre.
Que vous vous identifiiez comme “aidant, proche aidant, aidant familial, salarié-aidant, aidant naturel, aidant pivot, aidant référent, ou aidant principal…” ce qui importe véritablement, c’est la prise de conscience de votre valeur et du fait que votre existence transcende votre rôle d’aidant. Vous menez de front plusieurs vies : celle d’aidant, mais aussi votre vie personnelle et professionnelle. L’importance de votre rôle au quotidien est indéniable, et vous avez pleinement le droit de prendre du temps pour vous, de souffler et de solliciter de l’aide, que ce soit auprès de votre entourage ou de professionnels.
Chapitre 4 Ressources pour renforcer votre estime de soi et enrichir votre perception personnelle
Connaissance de soi
Explorer vos qualités, besoins, valeurs, compétences et limites est fondamental.
Dans mon ouvrage Aptitude Challenge : Comment impulser une positive attitude, je dévoile ma routine d’auto-affirmation positive pratiquée devant le miroir, dans la salle de bain, répétant mes qualités chaque matin. Cette technique repose sur l’autosuggestion consciente.
Cette méthode a pour but d’enrichir votre dialogue intérieur avec des affirmations positives, reconnaissant votre valeur intrinsèque. Bien sûr, face à un éventuel burn-out de ´l’aidant ou une dépression, il est essentiel de consulter un professionnel de santé.
Car vous suggérer des mots positifs est une démarche préventive et de renforcement de l’estime de soi, qui vous aide à reconnaître vos qualités et à être attentif à votre dialogue intérieur. C’est un outil que vous pouvez utiliser s’il fait sens pour vous.
En effet, au cours de mes huit années en tant qu’aidante, j’ai compris l’importance de prendre soin de moi pour pouvoir aider les autres efficacement. Votre contexte étant unique, il est essentiel d’adapter vos actions à votre rythme, à votre histoire personnelle et à vos besoins spécifiques.
Amour et acceptation de soi
Être bienveillant envers soi-même est essentiel – pensez à vous traiter avec autant de soin et d’attention que vous le feriez pour un proche. Comme souligné dans le livre Les proches aidants pour les nuls de Marina Alrubae et Jean Ruch, “Soyez l’aidant de vous-même”.
Ainsi intégrez dans votre quotidien des activités qui vous font du bien, que ce soit jardiner pendant dix minutes, lire, participer à une séance d’aquagym, ou pratiquer un sport. Vous êtes le mieux placé pour identifier ce qui vous procurera du plaisir.
S'entourer efficacement et s'informer
- Visitez le Café des Aidants : Initiés par l’Association Française des Aidants, ces lieux sont des centres d’échange et d’information accessibles à tous les aidants, indépendamment de l’âge ou de la pathologie du proche. Les rencontres, organisées mensuellement et coanimées par un travailleur social et un psychologue spécialisé, se déroulent en présentiel ou en ligne. Pour plus d’informations, consultez Café des Aidants.
- Contactez la Ligne d’Écoute Nationale de l’Association Avec Nos Proches : Disponible au 01 84 72 94 72, tous les jours de 8h00 à 22h00 (heure métropolitaine). Plus de détails sur Aidant Allo Soutien Écoute.
- Participez aux Ateliers Connect’ Aidants : Pour vous inscrire et consulter le calendrier, visitez Ateliers Téléphoniques Connect’Aidants.
- Approchez le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) le plus proche, via votre mairie, pour explorer les aides disponibles pour les aidants et les seniors de votre localité.
- Consultez votre médecin traitant pour des conseils personnalisés.
- Trouvez la plateforme de répit la plus proche en consultant Soutenir les Aidants. Pour les résidents des Antilles françaises, utilisez la carte interactive pour localiser un service de répit sur Soutenir les Aidants.
- Bénéficiez de mes ateliers de sensibilisation dans votre entreprise ou structure pour apprendre comment mon expérience d’aidante peut vous être bénéfique, avec des ressources adaptées à vos besoins spécifiques.
Conclusion
En lisant cet article, vous faites déjà un grand pas en avant, que vous soyez directement concerné par la situation des aidants ou que vous souhaitiez les soutenir. Si vous vous reconnaissez en tant qu’aidant suite à cette lecture, félicitations ! Se reconnaître comme tel représente une avancée significative. Toutefois, il est important de se rappeler que chaque parcours est unique et s’apparente à un marathon, comme l’illustrent Michelle Arcand et Lorraine Brisset dans leur Guide de survie du proche aidant.
Que vous soyez un aidant qui s’ignore ou un futur aidant, l’essentiel est de prendre conscience que le soutien existe et que ce rôle s’accompagne de diversités. Quand vous serez prêt, vous saurez où trouver l’aide nécessaire, évitant ainsi de manquer de précieuses opportunités de soutien. Ayant moi-même réalisé trop tard ma fonction d’aidante, ma mission aujourd’hui est de vous soutenir. À travers mon blog www.coeuraidant.com, je m’efforce d’enrichir vos ressources.
Mon souhait le plus cher est que toute personne aidant un proche dépendant puisse s’identifier pleinement en tant qu’aidant et savoir précisément où trouver du soutien. Cette aspiration repose sur l’engagement de chacun de nous, et nécessite surtout une mobilisation collective de la société.
Si vous avez apprécié cet article n’hésitez pas à le partager et le commenter.
2 commentaires
Merci beaucoup pour cet article et pour ton blog en général ! Effectivement, c’est très important de se reconnaître comme aidant et d’être soutenu aussi. Ton blog est d’utilité publique ! Merci !
Merci infiniment pour ton commentaire ! Je suis touchée de savoir que l’article et le blog dans son ensemble te sont utiles. Reconnaître son rôle d’aidant et recevoir le soutien nécessaire sont effectivement des aspects importants. C’est un honneur de contribuer, même modestement, à cette prise de conscience et à l’entraide au sein de notre communauté. Encore merci !